Allez hop, pour une fois, ce n'est pas moi qui vais bavarder.

Ce post est un post hommage (avec un H non aspiré, sachant que aspirer le H est réprimandé dans un certain nombre des pays) pour le grand, l'irremplaçable, l'éminemment intelligent et drôle Pierre Desproges (Le coup de l'H aspiré c'est de lui).
Demain, le 18, ça fera 20 ans qu'il a disparu suite à un cancer, qu'il n'a jamais arrêté d'en faire un sujet à ses facéties. Dommage car qu'est ce qu'on aurait pu se marrer!!

Pierre Desproges a inspiré et inspirera avec son style, ses textes la plupart des posts de ce blog. Je lui dois mes longs bavardages et mes délires donc j'ai pensé qu'un hommage est nécessaire.
Je vous invite à vous plonger dans ses textes, visionner ses spectacles ou écouter ses interventions où se mêlent délires, humour noir, éloquence et plein d'autres qualités que je vais ne pas nommer sinon on ne va pas s'en sortir.

Place à Maître Desproges : "Mai" et "Juin" :

Mai : FESTIVAL DE CANNES

Haut lieu du tourisme balnéaire international, célèbre pour sa croisette bordée de palmiers et pleine de connes emperlousées traînant des chihuahuas, Cannes brille surtout pour son festival annuel du cinéma où les plus notables représentants de la sottise journalistique parasitaire côtoient les plus éminentes incompétences artistiques internationales, entre deux haies de barrières métalliques où, sinistrement empingouinés, la havane en rut ou la glande mammaire au vent, pressés, tassés, coincés, luisants comme des veaux récurés qu’on pousse à l’abattoir, tous ces humanoïdes chaleureusement surgelés se piétinent en meuglant sous les brames effrayants des hordes populaires.

Juin : L’ÉTÉ

L’été ? Quelle horreur !

C’est la saison des joies vulgaires et des exultations de masse. En hiver, l’homo sapiens de base fonce la tête basse dans les frimas pour qu’on ne voie pas sa gueule, mais que revienne l’été, et voici qu’il relève le nez pour humer les petites brises le long des quais marins où il parade, derrière son ventre enveloppé dans d’immondes chemises haïtiennes, avec sa grosse qui se pavane à son bras en jupette rase-bonbon de style abat-jour à cellulite, et leur progéniture braillarde qui caracole autour et fait des ricochets pour stresser les mouettes et paniquer les harengs.

Pierre Desproges, le regard menaçant, vous explique, à vous, internaute au regard surchargé, ce qu'est "écrire":
" Peut-on appeler "écrire" n'importe quelle tentative de représentation d'une ébauche de pensée par le biais de symboles graphiques incohérents couchés dans le désordre au mépris total de la grammaire, de la syntaxe, de l'orthographe et du souvenir de mon aïeule Germaine Philippin, institutrice de l'époque missionnaire, qu'une cédille oubliée décourageait aux larmes."