J'ai eu droit, il y a quelque temps, à une remarque pertinente d'un blogueur confirmé [lien ici ou là mais c'est pareil]. Il m'a plus ou moins reproché d'avoir délaissé ce blog durant deux mois. Tu as tort cher ami, ce ne sont qu'un mois et demi mais je comprends que l'impatience du lecteur étale la quatrième dimension qui est le temps et non pas un film de série Z.

Je ne vais ré-argumenter cette absence comme je l'ai déjà fait dans un post précédent qui a été un lamentable échec. Je vais parler d'autre chose, carrément, au risque de susciter le mépris des étudiants journalistes car j'ignore impunément la sacro sainte transition. Cela m'est égal, ici, c'est mon blog et non pas le figaro.

A moins que vous passiez vos jours à attendre un de mes nouveaux posts (et je vous remercie si vous en faîtes autant), vous avez une vie sociale. Vous sortez, vous parlez aux gens, vous insultez les incapables et vous faîtes les yeux doux à certains individus passants dont le dessin vous caresse les yeux. Vous êtes un être dans le monde, vous êtes social donc vous êtes. Et dites-vous bien que Descartes à tort et qu'il porte et dépoussière.

Rien de plus normal, comme dirait une amie qui adore cette expression. Mais voilà, Internet (ou l'Internet cela dépend de votre degré de kitsch mental et de soumission à l'Académie Française) est passé par là. Et sont créés les réseaux sociaux, copie virtuelle du monde social "réel" qui permettent d'avoir des amis en passant le samedi devant le PC.
Exemples de réseaux sociaux? Facebook, Myspace ou autres Hi5 et LinkedIn.

A moins que vous veniez de garer votre machine temporelle après être venu en retard de votre 1830 natal, vous avez compris ce que j'ai dit. Mais étant très sympa, j'explique quand même.

Les réseaux sociaux partent du simple principe que puisque Internet vous permet d'avoir un magasin de chaussures à distance, une banque à distance, une radio sans radio et du courrier sans papier, pourquoi pas avoir des amis à distance sans être obligé de leur payer un café.

Dans ces réseaux, vous pouvez tomber sur des amis que vous n’avez pas vu il y a un bail et d'autres que vous ne saviez pas qu'ils étaient des amis. D'ailleurs la notion d'ami est très vaste comme vous pouvez le comprendre : un individu dont il est fort probable que vous allez délicatement éviter dans le centre commercial peut être un ami. Le frère du concierge que vous avez poliment salué et discuté pendant 4 minutes 32 la veille peut devenir votre ami sur un réseau social!

Au delà de la simple fonction d'annuaire sur-élargi, les réseaux sociaux ont aussi fonction de tuer le ridicule avant qu'il ne tue le monde. Et oui, un réseau social, ça fait évoluer l'humanité (dans sa version 15-25 ans). Sur un réseau social, vous pouvez apprécier les photos des soirées pyjama d'une "amie", les vidéos des grimaces d'un deuxième "ami" ou apprendre qu'un troisième "ami" collectionne fièrement les cotons tiges des acteurs des feux de l'amour. Tous les "amis" trouvent ça normal. Le ridicule agonise.

Discutons maintenant un peu plus la notion de "réseau". Le réseau consiste dans le fait où vous vous rendez compte que l'ami d'une amie d'un ami est un de vos amis directs (hé beh dis-donc, le monde est petit, sortirez-vous 3 fois par semaine). Autre exemple, dans les réseaux sociaux, les gens se regroupent dans des (devinez quoi) groupes de passions, causes ou débilités communes. Vous apprendrez par exemple que 6 de vos amis sont émus de savoir que l'escalateur de la station de métro Glacière va être en travaux deux mois et ils rejoignent ainsi les 325 militants qui militent avec des lols et des >:( pour la réduction des temps des travaux.

Dernière application, les applications. Dans les réseaux sociaux, les gens s'amusent (c'est un peu le but finalement) à jouer à des jeux (appelés pompeusement applications) du genre "Faîtes le test pour savoir quelle marque d'éponge vous-êtes". Jeux d'un ludique et d'un interêt discutables qui non seulement vous apprennent que vous êtes un Spontex qui ne raie pas mais vous oblige pour avoir cette fatidique réponse d'envoyer des invitations à une trentaine de vos "amis" innocents pour que eux aussi découvrent leur côté éponge caché. Imaginez donc un peu le nombre d'invitations que vous recevez à chaque fois que vos amis ont des questionnements existentielles ou des envies de faire joujou.

Maintenant, vous savez qu'en faisant partie d'un (ou plusieurs) réseau(x) social(s : je préviens c'est fait exprès), vous avez deux vies sociales. Enfin, presque deux. En fait, deux moitiés. Parce que dans une journée il y a 24 heures et le temps que vous ne passez pas dehors à prendre un café et à bien vous marrer dans un ciné avec vos amis, vous le passerez devant le pc à pouffer de lol et hurler de mdr.*

Voilà, le sujet est vaste mais mon clavier s'use (et mes doigts aussi, et mon temps aussi et je n'ai plus rien à dire, j'avoue).

Have fun et Adiós!

* Je tiens à préciser que je ne donne pas de leçon avec cette phrase parce que déjà donner des leçons c'est relou et en plus je cours vers facebook là pour vous dire.